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18 octobre 2007

3°E Travail d'écriture sur la description et le souvenir

La maison de Papi

Tortue

     A première vue, c’est une maison comme une autre. Simple et discrète avec sa grille et ses volets noirs, jolie avec ses fleurs qui accompagnent les gens de passage le long de la clôture.

      Je m’approche du portail qui fait face au garage et à l’entrée principale. J’ai l’étrange impression qu’aujourd’hui la maison est moins accueillante, plus triste. Je choisis d’emprunter la deuxième entrée pour voir le jardin qui se situe derrière la demeure. Je tourne donc vers la droite et longe la façade pour ensuite obliquer vers la gauche et continuer tout droit sur trois, quatre mètres, jusqu’à ce que la terre qu’il y avait sous mes pieds se change en gravier. Là, je passe sous une arche sur laquelle s’appuie une bignone à fleurs jaune-orangées. J’arrive dans une allée étroite bordée de thym parfumé. J’enjambe cette petite barrière aromatique pour m’asseoir dans l’herbe. Mes yeux se promènent sur ce paysage doux et familier. Les framboisiers, les groseilliers, les plants de haricots ont drôlement poussé. De ma place, je ne peux que deviner la silhouette de la serre cachée derrière les tomates cerises et le pommier. Le souvenir de Pâques avec mes parents, mon frère, mes cousins et Papi ici me revient à l’esprit. Que ce temps me semble loin ! Le grand soleil et nos sourires ont été remplacés par la grisaille et ma tristesse.

      Faisant demi-tour, je me dirige vers la maison. L’atmosphère de l’intérieur me surprend. Tout est calme. Tout est silencieux. La joyeuse ambiance habituelle accompagnée de l’odeur indéfinissable de force et de vie a disparue. A la place, l’air est chargé d’un parfum inconnu, un peu funèbre. Je frissonne et quitte la cuisine pour entrer dans le salon. Tout est parfaitement bien rangé. Trop même. L’endroit où autrefois se trouvaient les jeux pour enfants est vide. Je soupire. Depuis que Papi est mort, le temps semble s’être arrêté.

      Je descends au sous-sol où se trouvent les deux chambres d’amis, la machine à laver et la salle de bains. J’entre dans cette dernière pièce. A côté du lavabo, j’aperçois la tortue en plastique avec laquelle je jouais il y a longtemps et que j’adorais. Pareille à une toute petite fille, je me précipite dessus et la serre fort contre moi.

      La tête pleine d’images du passé je retourne au premier étage, négligeant de revisiter les autres endroits. Je m’introduis dans la chambre de Papi sur la pointe des pieds comme s’il était encore là et qu’il dormait. La pièce est petite, le lit prend beaucoup de place. J’ai du mal à me faire à l’idée que Papi a pris sa retraite de la vie dans ce même lit qui est sous mes yeux.

      J’embrasse une dernière fois du regard et ces lieux et ces bons moments passés à l’intérieur ; ils resteront pour toujours gravés dans ma mémoire.

      Une fois sortie, depuis la rue, je me retourne avant de m’éloigner et observe encore une fois la silhouette banale mais pour moi magique de la maison de Papi.

Texte écrit par Hermeline 3°E

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